L'art prosaïque, de Baturalp Aslan
Croire,
Faire croire,
Voir,
Voire...
Faire voir,
Ou bien laisser être vu
Tout ce qui est dans notre coeur,
Et le cerveau, son pauvre pâle reflet dans le
miroir...
De ne faire que ce que l’on s’approprie,
Ou auquel on croit,
Ne nous rend qu’un mur ou un toit.
Ce n’est pas parce que je les dédaigne ;
Mais, eux...
exécutants d’un ersatz de devoir.
Au contraire la diffusion
des émotions,
Est l’existence de l’arc-en-ciel
Avant qu’il soit sur le point de pleuvoir :
Sept couleurs, dans un seul, l’unique
Ni décidé, ni prévu mais complètement prosaïque.
Il existe.
Il ne fait que de l’existence.
L’existence, c’est de l’Art.
Lumière courante,
Coulant dans nos mains ou parfois
Sur nos lèvres
s’ouvrant et se fermant ;
Chaque fois,
Avec chaque claquement,
de la langue rose
mouillée,
Sur le palais,
Chantant à haute voix.
L’Art est, pur Art,
Qui n’est pas, évidemment, indigne,
Ni sublime.
C’est de l’Art, ce n’est que de l’Art, pur Art,
Etant loin de savoir, ni croire ou défendre;
Sans masque, sans rôle, justement naturel,
C’est un rire, un cri, une courbe, un pli,
Tantôt soleil, tantôt pluie...
Cela ne le regarde pas
Le pouvoir ;
L'Art, ce n'est que d'être.